Album

« BOBO PLAYGROUND »

Nouvel album
Paru le 23 septembre 2022

Alexis HK est sorti de la torpeur de Comme un ours – spectacle à la croisée du conte, du one man et du concert mis en scène par Nicolas Bonneau – pour se diriger vers la couleur, le jeu, et l’expérimentation.

Avec Bobo Playground, son prochain album à paraître le 23 septembre 2022, l’auteur a la plume joueuse et toujours aiguisée, s’amuse d’une production frôlant le hip-hop et garde ce qui le caractérise depuis toujours : un goût exquis de la langue et une mise en bouche gourmande, précise et inspirée. 

Bio album

C’est peut-être l’une des grandes leçons à retenir de sa sixième livraison de courriers pour adultes : savoir désormais que l’achat d’un tapis épais peut s’avérer déterminante au point de dessiner la colonne vertébrale d’un disque. Bobo Playground, intitulé provisoire à la bascule définitive. L’auteur-compositeur quadra, habitué à échanger, avec sa garde amicale rapprochée, de faux titres d’albums, s’est cette fois-ci fait cueillir par une évidence de choix. La faute ou grâce à un message de sa compagne, après réception de la photographie du fameux objet du quotidien : « C’est bien, on est vraiment des supers bobos ». 

Puisque conforme à une réalité assumée, Alexis HK décide ainsi d’en faire son terrain de jeu poétique et musical. Pas de round d’observation à l’abordage de la chanson d’ouverture éponyme, emballée par une pulsation pondérée de mia. Plan d’attaque au rasoir et traits d’esprit à destination de cette « gente aisée, parfois boucs émissaires » et « cible préférée du bourgeois réactionnaire ». Dérouler volontairement du cliché, s’y inclure dedans. « J’ai toujours manqué d’identité culturelle / Pas un fromage qui pue, un vin naturel / Affiché par la région où j’ai grandi sans raison / Avec écrit en gros ‘‘Chevignon’’ sur mon blouson ». Plus loin : « Et oui, on vit la vie de Oui-Oui / On fait flamber le prix du mètre carré à Paris / Et les promoteurs nous font souvent de l’œil / 500.000 euros le deux-pièces à Montreuil ». 

Vingt-cinq ans de carrière, sans Bercy-Accor Arena ni trou d’air, des compagnonnages avec Renan Luce et Benoît Dorémus, une bluffante révérence à Brassens, des incursions dans le répertoire jeune public. Ami fidèle et précieux dans le paysage de la chanson, et pas uniquement de saison. Arbitre des élégances aussi, associé à de détonantes aptitudes de one-man-show qui provoquent une hilarité non dénuée de profondeur dans la salle. De l’esprit, on le répète. Une précision textuelle, indéniablement. Alexis HK poursuit sa quête d’équilibriste sans user d’expédients. En foulée olympienne même, ce retour du dandy baladin. Dans les jambes déjà, un bel échauffement d’une vingtaine de dates au sein de lieux affectionnés et intimes (timing dont il a pris le pli depuis la percée Brassens). Un solo à deux guitares. Y retrouver, sur scène comme en studio, le fringant complice multi-instrumentiste et co-réalisateur Sébastien Collinet (un batteur et un bassiste entrent dans la ronde pour la tournée dite officielle). 

Le changement dans la continuité. Parce que l’humeur de ce disque-là se calque aux antipodes de Comme un ours, paru en 2018 (agrémenté d’une captation live deux ans plus tard) et traversé d’une noirceur sociétale, d’une solitude subie ou choisie, d’un désarroi acidulé ainsi que d’un décorum acoustique sous couvert d’instruments traditionnels. Ce cheminement d’ombres pour aller percer la lumière trouve donc son parfait contre-pied sur Bobo Playground. S’extirper d’une certaine torpeur et s’éloigner des zones grises. Si la langue française est à nouveau si bien courtisée, le bel affranchi s’autorise ici à faire sauter quelques cadenas. Disque de hipster, mouvant, vivant, au groove hospitalier. Qui se pare d’une production aux effluves hip hop et d’une prégnante élasticité vocale. Parfois ragga, parfois synthétique (Elle te kiffe, morceau à la tendresse diffuse). Toujours, bien sûr, cette éloquence à plusieurs détentes de conteur, cette finesse à hauteur d’homme, cette élocution altière. Flow en verve et rythmiques syncopées irriguent le repenti d’un anarchiste tiraillé entre son positionnement d’animal sauvage et d’animal domestique (Qui l’eut cru) tandis que la voix de crooner humectée par la sécrétion de sa glande nonchalante éclaire à la bougie les couplets mélancoliques de Partenaire Particulier, reprise heureuse. Il y a là des chansons de Jacquouille la fripouille ((no) knight) et de songes peu exaltants (Rêve de nul), de la déconnante politique-fiction dans laquelle il imagine Trump en prise notamment avec une stratégie de développement durable et hébergeant les migrants dans des hôtels de luxe (Le tweet). Il y a encore les échappées belles promises à un âge charnière (J’ai 18 ans),  l’aura réconfortante de la maison de Carima isolée au milieu d’un tas de gratte-ciel et menacée de destruction. Ou la projection jubilatoire d’un artiste urbain en EHPAD (Comme un rappeur). 

Au-delà d’une variation autour de la bobo sphère, Alexis HK arrime surtout la division des privilèges à la fragilité des consciences humaines. En déclivités. Il est aussi là, l’art de ce garçon, à nous embarquer au sein de balises définies, à en faire un écho jamais excluant, à s’imposer dans la sociologie du goût, des sensibilités et des clins d’œil. Constat couperet du bonheur, en fin de parcours, avec Fille de l’air conçue dans la même dynamique que Le dernier présent. Puis ciel noir au-dessus des trottoirs de la capitale. Ville lumière, chanson aussi essentielle que nécessaire pour ramener à la raison. 

Bio carrière

En 25 ans de carrière, Alexis HK a fédéré un public large et fidèle et obtenu la reconnaissance du milieu professionnel et de ses pairs (Grand Prix ou Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros à chaque album, Prix SACEM Francis Lemarque 2012, Prix Félix Leclerc au Canada, nomination « Révélation Scène » aux Victoires de la musique 2012). Parmi ses autres distinctions, Alexis HK est fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2016.

Homme de scène émérite, Alexis HK enchaîne les spectacles aux mises en scène soignées qui poussent régulièrement le public aux standing ovations lors de ses tournées comptant un minimum de cent représentations pour chaque spectacle et passant par les grands festivals (Printemps de Bourges, Francofolies, etc).

Alexis prend régulièrement part à des projets multi-artistes, aux côtés de personnalités comme Olivia Ruiz, Renan Luce, François Morel, Aldebert ou encore Tryo. 

Avec Bobo Playground, c’est une nouvelle page de sa longue carrière qui s’ouvre, le menant notamment à l’Olympia le 25 janvier 2023.

L’histoire d’une carrière en quelques lignes :

Alexis HK se lance sur la scène du Théâtre Trévise en 1997 avec C’que t’es belle. Il a 23 ans. Le carton est immédiat, c’est le déclic. Sa carrière publique démarre avec son premier album paru en label (EMI) en 2003 : « Belle Ville ». Le milieu professionnel le repère alors (nominations FAIR, Prix Constantin).

« L’Homme du moment », son 2e album chez EMI paraît en 2004, le remarqué Coming out passe sur les ondes. En 2009, Alexis HK s’affranchit de sa major et co-produit en toute indépendance « Les Affranchis » qui le mènera à l’Olympia en 2010, aux Victoires de la Musique pour son clip historique réunissant toute la scène française* sous le patronage de Charles Aznavour. Ce sera d’ailleurs l’occasion d’aller s’asseoir sur le canapé rouge de Michel Drucker. « Seuls à trois », une tournée exceptionnelle avec ses amis Renan Luce et Benoît Dorémus se déroule l’année qui suit à guichets fermés, au moment où sort son projet jeune public dont est extrait la chanson aux 2,3 millions de vues « La Maison Ronchonchon ». En 2012 sort l’album « Le dernier présent », fortement relayé par France Inter notamment. Alexis foule la scène du Casino de Paris, et conclut une grande tournée mêlée de distinctions diverses pour ses 40 ans.

S’ensuit « Georges & moi », un spectacle autour de Brassens, mis en scène par François Morel dans une tournée marathon devant plus de 40.000 spectateurs qui passe par Bobino et les Francofolies, remplissant jusqu’aux Scènes Nationales de 1000 places. C’est l’occasion d’une présence renouvelée en TV chez France 24 ou France 2.

« Comme un Ours » parait en 2018. L’album comme le spectacle reçoivent un excellent accueil médiatique à l’instar de Paris Match ou France Inter, et public. En 2020, la crise sanitaire lui donne l’occasion d’écrire son nouvel album « Bobo Playground ».

Alexis HK est féru de participations aux projets multi-artistes, en jeune public (avec Aldebert pour Enfantillages 2, dans Le grand voyage d’Annabelle, avec Pascal Parisot pour Tous des chats, ou à l’invitation des Wriggles en 2020), mais aussi en albums hommage (Chez Leprest, 2, La bande à Renaud, La Tribu de Pierre Perret). Il est régulièrement invité à intervenir auprès de ses jeunes pairs (Le Fair et les Chantiers des Francos auprès de Pomme notamment, ou encore par Francis Cabrel pour aux Chantiers d’Astaffort). Il partage avec son ami Maxime Le Forestier un amour inconditionnel pour Georges Brassens, ce qui semble transparaître dans sa manière d’écrire des chansons comme aucun autre auteur compositeur français de sa génération.

*Matthias Malzieu, Olivia Ruiz, Emma Daumas, Julie Zénatti, Juliette, Michel Fugain, ou encore Jeanne Cherhal.

En concert

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